•  

    Punir: envoyer son enfant au coin

     
     
    Punir: envoyer son enfant au coin
     

    Comment agir?

    Pendant de nombreuses années, le recours à un « arrêt de jeu » a été un moyen très en vogue de réprimander un enfant : on l’envoyait au coin, dans sa chambre ou dans une autre partie de la maison pour qu’il se calme, pour le punir et pour l’éloigner de la situation ayant suscité son comportement.

    Cette méthode de discipline constitue certainement un progrès considérable par rapport au châtiment corporel. Cependant, aujourd’hui, les experts se rendent compte que l’on peut vraiment l’utiliser à tort et à travers, notamment si on le fait presque systématiquement, dans toutes les situations nécessitant de la discipline.

    Chaque fois que vous avez besoin de réprimander votre enfant, essayez de savoir d’abord pour quelle raison il ne se conduit pas bien. Une fois cela fait, vous pouvez déterminer si le mettre au coin est la bonne approche. Rappelez-vous que le but de la discipline, c’est d’apprendre à un enfant comment se conduire et comment ne pas se conduire.

    Le mieux est d’agir avant que la situation ne dégénère complètement; cela, pour éviter que la colère monte et devienne générale. Ce n’est ni le moment de rentrer dans une dispute ni celui d’expliquer et de justifier votre décision. Dites plutôt, tout simplement : « Nous avons vraiment besoin d’un arrêt de jeu. » Ensuite, asseyez votre enfant tranquillement près de vous en veillant à ce qu’il soit en sécurité. Vous pouvez aussi compter jusqu’à 10. Ensuite, parlez-lui de ce qui vient de se passer et expliquez-lui pourquoi vous avez géré la situation de cette manière.

    Ce qu’il y a de mieux à faire si votre enfant est profondément perturbé et s’il ne se contrôle plus, c’est de rester avec lui et de l’aider à se calmer. Pendant l’arrêt de jeu, essayez de parler ensemble : de vos sentiments, de ses émotions, de la situation... Si vous l’envoyez loin de vous quand il est manifestement perturbé, il se sentira peut-être rejeté et abandonné à un moment où il a plus besoin de vous que d’habitude.

    Si vous êtes vous-même bouleversé et si vous ne vous contrôlez plus, vous avez peut-être vous-même besoin d’un « arrêt », de vous retrouver seul. Veillez à ce que l’on s’occupe de votre enfant en toute sécurité et accordez-vous du temps pour vous calmer.

    Si votre enfant se contrôle, mais s’il ne se conduit pas bien délibérément, pour n’en faire qu’à sa tête, l’envoyer au coin est peut-être la tactique à adopter. Cela lui enverra le message que son comportement est inadmissible.

    Quand vous voulez mettre votre enfant au coin, voici ce dont vous devez vous souvenir :
    • Ne commencez pas à utiliser cette méthode avant que votre enfant ait environ 2 ans.
    • Quelques minutes suffisent pour marquer le coup. Les enfants n’aiment pas être tenus à l’écart.
    • N’utilisez pas cette méthode trop souvent.
    • N’enfermez jamais un enfant dans un endroit qui lui fait peur, comme un placard sans lumière.

    Si vous vous rendez compte que vous mettez votre enfant au coin presque chaque fois qu’il vous importune, c’est qu’il y a un problème. Passez en revue toutes les situations récentes où vous avez eu recours à cette méthode pour le pacifier ou pour le punir. Essayez de comprendre pour quelle raison il ne se conduit pas bien. Réfléchissez aussi à la stratégie adéquate pour faire cesser la conduite en question une fois pour toutes. Ensuite, apprêtez-vous à l’appliquer la prochaine fois que la situation se reproduira.

    Vous pourriez vous demander également si votre niveau d’exigence n’est pas excessif ou si certaines choses qui vous tracassent ne se répercutent pas sur votre relation avec votre enfant. Parlez aussi de la situation à d’autres parents ou aux responsables de la garderie de votre enfant. Ils pourront vous aider à évaluer la situation.

     


    votre commentaire
  •  

    Peurs enfantines, mais pas anodines

     
     
    Peurs enfantines, mais pas anodines

    Tous les enfants ont un jour peur du noir, des monstres, des orages ou du Père Noël. Les peurs enfantines sont des expériences qui font grandir, à condition d’être apprivoisées. Tranquillement mais sûrement, vous pouvez aider votre enfant à les surmonter.


     

     

    À chaque âge… sa peur

    Voici quelques peurs fréquentes selon l’âge de l’enfant :

    • 8 mois : angoisse de séparation (peur des étrangers, peur de l’abandon, etc.).
    • 1 an : peur des bruits (aspirateur, téléphone, mélangeur, etc.).
    Certains enfants sont naturellement plus craintifs que d’autres : ça fait partie de leur tempérament.
    • 18 mois : peur des monstres ou de la noirceur. Alors qu’avant, il dormait les lumières éteintes et la porte fermée, il demande dorénavant de garder la porte entrouverte. Il réalise que, seul dans le noir, il n’a plus ses repères et se sent en danger.
    • De 2 à 4 ans : peurs passagères (gros animaux surtout s’il n’y en a pas à la maison, orages, clowns, créatures imaginaires telles que sorcières, fantômes ou robots.) Elles sont parfois transmises par la réaction excessive des autres face à certaines situations.
    • De 5 à 12 ans : peurs spécifiques (insectes, voleurs et kidnappeurs, médecins et dentistes; peur du vide, des accidents). L’enfant peut aussi avoir peur des catastrophes naturelles ou de la guerre, après avoir vu des images d’actualités troublantes à la télévision. C’est aussi l’âge des premières peurs sociales (être rejeté à l’école, prendre la parole en public, etc.) qui se rapprochent de celles des adultes.

    Les attitudes gagnantes

    Apprendre à affronter ses craintes est une étape importante du développement de l’enfant. Petit à petit, au fil de ses expériences, l’enfant apprend à distinguer les situations inoffensives de celles qui sont réellement dangereuses. Cela peut grandement accroître sa confiance. Par conséquent, vous jouez un rôle essentiel en l’aidant doucement et progressivement à les combattre et à les vaincre. Votre attitude, en tant que parent, peut faire la différence. Voici quelques pistes pour vous guider :

    Laisser le temps à votre enfant d’apprivoiser ses peurs. S’il est bouleversé, réconfortez-le calmement en le tenant dans vos bras et rassurez-le en lui disant que tout ira bien.
    • Prendre au sérieux la peur de votre enfant, sans le ridiculiser ni le gronder. Même si elle est irraisonnée ou semble anodine, la peur est réelle. Vous n’avez pas avantage à la minimiser ni à trop réagir ou à surprotéger, car cela renforcerait la peur.
    • Aider votre enfant à apprivoiser sa peur, graduellement. Parler avec lui de sa peur, afin qu’il apprenne à y faire face, puis arrive tranquillement à la surmonter. Aller à son rythme plutôt que de le forcer à l’affronter.
    • Renforcer son courage. Lui rappeler des situations où il n’a pas peur ou d’autres où il a réussi à vaincre sa peur.
    • Décoder ses signaux de peur. Sans les nommer, votre enfant peut montrer qu’il a peur lorsqu’il se cache, qu’il ferme ses yeux, etc.
    • Favoriser l’expression de ses émotions pour qu’il apprenne à nommer ses peurs. Parler avec lui de ses peurs. Les mots ont le pouvoir d’affaiblir les émotions négatives et d’aider les jeunes enfants à les maîtriser.
    Les histoires qui font peur? On les garde!
    Nul besoin d’évacuer les méchants des histoires. Quand le héros triomphe sur le mal, c’est aussi le triomphe de votre enfant, qui s’est identifié à ce héros tout au long du récit et dont il a partagé les souffrances.
    • Faire le point sur vos propres peurs et réactions. Êtes-vous du style à courir devant une araignée ou une abeille? Si c’est le cas, vos paroles ne suffiront pas à convaincre votre enfant de ne pas avoir peur.
    • Confier vos propres peurs enfantines, en prenant soin d’en choisir une autre que la sienne : « Toi, tu as peur des chiens, mais moi, j’avais peur des chats! Pourtant, tu vois, les chats sont gentils, tout comme les chiens. »
    Lorsque vous sentez que votre enfant est capable d’affronter ses craintes, encouragez-le avec douceur, en le mettant petit à petit en contact avec ce qui le terrifie. Peu à peu, sa peur diminuera, et son sentiment de sécurité augmentera.
    • Bien choisir vos mots. Si, avant de vous rendre chez le médecin ou le dentiste, vous dites : « N’aies pas peur, ça ne fera pas mal! », vous venez de lui envoyer un message de danger. Préférer plutôt : « Tu verras, ce médecin est très doux et gentil. »
    • Utiliser les jeux, les dessins et les histoires. Si votre bébé a peur de se séparer de vous, faites le jeu du coucou! C’est un excellent moyen d’apprivoiser son angoisse. Dessiner, peindre ou modeler peut aider votre enfant à exprimer ses peurs. Si votre enfant a peur des chiens ou des fantômes, vous pourriez lui raconter des histoires sur un gentil chien ou un gentil fantôme!
    • S’interroger sur les raisons de ces peurs : un divorce, un déménagement, une recomposition familiale ou un souci en milieu de garde.

    Cinq peurs courantes et leur solution

    Qu’elles apparaissent spontanément, qu’elles soient liées à une mauvaise expérience ou soient transmises par un parent, les peurs ont parfois des solutions spécifiques.

    1- La peur des monstres

    Souvent liée à la peur de la noirceur, à celle d’être seul, ainsi qu’au développement de son imaginaire, la peur des monstres se résout en rassurant votre enfant et en le faisant parler de sa peur, pendant le jour ou avant le dodo.

    Quand vous réconfortez votre enfant lorsqu’il a peur, vous l’aidez à se sentir en sécurité. Ce sentiment lui donne le courage dont il a besoin pour finir par affronter et par surmonter ses peurs
    • Le rassurer, tout en lui disant que c’est le fruit de son imaginaire et que les monstres n’existent pas. Vous pouvez vérifier une fois sous le lit, avec lui, mais pas plus. Si vous le faites à chaque fois, vous lui donnez raison d’avoir peur.
    • Établir un rituel de réconfort, avant le coucher, sécurise votre enfant : un bain, suivi d’une histoire ou de jeux tranquilles, par exemple.
    • Installer une petite veilleuse, sans l’allumer systématiquement. Mieux vaut lui laisser le choix de l’utiliser ou non.
    • S’il se réveille la nuit, effrayé, mieux vaut aller tout de suite le réconforter, l’écouter sans l’interrompre, puis l’aider à différencier la réalité de son imagination.

    2- La peur des chiens

    La meilleure façon d’avoir de bonnes expériences avec les chiens est de savoir comment les approcher.

    • Habituer votre enfant à vous demander la permission avant d’aller voir un chien. Quand il sera plus grand, il pourra directement demander au propriétaire.
    • Lui expliquer comment l’approcher « tu dois te placer sur le côté, sans regarder le chien dans les yeux. Tu dois le laisser te sentir la main. Après, tu pourras toucher le côté de son ventre. » Les chiens n’aiment pas que des inconnus les approchent de face, les regardent dans les yeux et mettent la main au dessus de leur tête, car c’est un signe de domination.
    • Si votre enfant a peur des chiens, respecter son rythme et l’encourager graduellement à s’approcher d’un chien en votre présence. Si nécessaire, le prendre dans vos bras.

    3- La peur des médecins, des vaccins et des piqûres

    Si votre enfant sait la façon dont la rencontre va se passer, il se sentira plus en contrôle et il sera plus facile pour lui d’affronter sa peur. Voici comment faire :

    • Lui expliquer avant, en termes positifs, ce que l’infirmière ou le médecin va faire.
    • Broder autour de la vérité. Dire par exemple : « C’est un peu désagréable, mais ça ne fait pas très mal. Ça va piquer comme un petit moustique. »
    • Utiliser un langage imagé ou son vocabulaire. Par exemple, pour une prise de sang : « Tu vas voir, quand on va mettre le garrot, ça va faire gonfler tes muscles et tu vas être le plus fort. »
    • Vous citer en exemple, ou mentionner la grande expérience du médecin : « Tous les jours, cette dame soigne des petits enfants comme toi. C’est tellement simple pour elle qu’ils repartent souvent en souriant. »

    4- La peur des clowns et du Père Noël!

    Ne prenez jamais les choses à la légère en croyant le contraindre à surmonter ses craintes. Dire à un enfant : « Ne sois pas ridicule! Ce n’est qu’un clown! » ne lui sera pas d’un grand secours, au contraire. Pour bien des enfants, c’est impressionnant!

    Sa peur est très réelle, même si vous ne savez pas vraiment ce qui l’effraie ou même si vous pensez que ça ne devrait pas lui faire peur.
    • Éviter de mettre votre enfant apeuré dans les bras d’un Père Noël ou d’un clown, même le temps d’une photo.
    • Laisser le Père Noël ou le clown apprivoiser la peur de votre enfant. Ils éviteront, par exemple, leur retentissant « Ho ! Ho ! Ho! », ou feront un sourire en agitant doucement leurs grelots. Parfois, cela suffira.
    • Faire confiance à l’effet d’entraînement des autres enfants. Voir une grande soeur ou un ami s’avancer sans crainte vers le Père Noël (ou un clown) incitera peut-être votre enfant à surmonter sa peur.

    5- La peur des insectes

    Ici encore, le meilleur traitement consiste à exposer votre tout-petit à son « ennemi » de manière graduelle. Il s’habituera ainsi à sa présence, ce qui permettra à l’anxié de diminuer, puis de disparaître. Cette méthode, qui vaut tout autant pour les adultes, se fait généralement en plusieurs étapes :

    Si vous vous montrez inquiète quand votre enfant s’affole, il se peut que vous renforciez involontairement ses peurs, lui donnant l’impression qu’il y a vraiment de quoi s’inquiéter.
    • Intéresser votre enfant au monde des insectes. L’été, observer une colonie de fourmis transportant de la nourriture, une araignée tissant sa toile, ou encore des abeilles organisant leur ruche (par exemple, àl’Insectarium de Montréal).
    • Se familiariser avec l’insecte redouté, en commençant à se documenter sur lui. Vous pouvez regarder, avec votre enfant, des livres sur les insectes, avec des images ou des photos et lui expliquer son mode de vie.
    • Faire parler votre enfant sur le danger qu’il ressent face à l’insecte. Vous serez alors plus en mesure de le comprendre et de lui donner l’information appropriée, afin de démystifier le danger.
    • Organiser, si possible, un face-à-face avec l’insecte : d’abord en l’observant de loin, dans son environnement naturel, puis en le capturant. Placez-le dans une boîte en plastique transparente, aérée, afin qu’il puisse le contempler calmement. Libérez-le une fois que votre enfant s’y est habitué.
    • Idéalement, votre enfant doit faire cette expérience avec une personne calme et à l’aise avec les insectes.
    La surprotection, pas une solution
    Par souci de bien faire, vous devenez parfois le « bon compagnon des peurs » de votre enfant. En commandant son repas à sa place sous prétexte qu’il est timide, vous l’accompagnez dans sa peur au lieu de lui donner les moyens de la surmonter. En le surprotégeant ainsi, vous lui envoyez le message que le danger est bien réel et qu’il ne peut se défendre sans vous. La surprotection, c’est l’amie des peurs. Mieux vaut s’entendre avec votre enfant sur des solutions, à l’avance, puis lui faire confiance. Vous hésitez sur la solution? Pour vous aider à savoir si une idée est bonne ou pas, il faut simplement vous demander si elle va dans le sens de l’autonomie de votre enfant et si elle est compatible avec la vie d’adulte.

    Quand consulter


    Consultez le médecin de votre enfant si ses peurs commencent à nuire à ses activités quotidiennes ou s’il semble la plupart du temps anxieux.Si votre enfant a toujours la même peur et demeure inconsolable à la seule pensée de cette peur, il a peut-être une phobie et devrait voir un médecin. Les phobies dépassent les peurs normales et surmontables; elles empêchent l’enfant de poursuivre sa routine quotidienne. Les tout-petits peuvent en développer s’ils ont vécu un événement traumatique, comme un étouffement ou une quasi-noyade. Si vous ou votre partenaire avez des antécédents familiaux de phobie, votre enfant pourrait être plus susceptible d’en avoir une. Assurez-vous de parler au médecin de la santé affective de votre famille.


    votre commentaire
  •  

    La garde des enfants à la rupture

     
     
    Source: Éducaloi
    À la rupture, les parents ne s’entendent pas toujours sur la garde des enfants. S’ils demandent à un juge de trancher la question, quels critères guideront sa décision?

     

    Le critère le plus important pour établir la garde des enfants est l’intérêt de chacun de ces enfants

    Depuis plusieurs années, on reconnaît qu’un enfant a besoin de ses deux parents. D’ailleurs, il faut préciser que la loi ne favorise pas la mère en matière de garde. 

    Pour déterminer la garde dans le meilleur intérêt de chaque enfant et analyser la situation, le juge tiendra compte des facteurs suivants :

    • l’âge de l’enfant; 
    • les besoins de l’enfant; 
    • la capacité de chacun des parents de répondre aux besoins de l’enfant;
    • la relation entre l’enfant et chacun de ses parents; 
    • la relation entre l’enfant et les membres de la famille; 
    • la stabilité de l’enfant;
    • la santé physique et mentale de l’enfant; 
    • la santé physique et mentale du parent qui désire en obtenir la garde; 
    • la disponibilité de chaque parent; 
    • les habitudes de vie des parents, si elles affectent directement l’enfant;
    • la situation des frères et des sœurs pour éviter de les séparer;
    • la volonté des parents que l’enfant conserve une relation avec l’autre parent; 
    • l'opinion de l’enfant.

     

    Dans sa décision sur la garde des enfants, le juge ne tiendra pas compte des facteurs suivants : 

    • les ressources financières de chaque parent; 
    • le concubinage ou le remariage; 
    • l’orientation sexuelle des parents; 
    • la conduite antérieure de l’un des parents à l’égard de l’autre (par exemple: l’adultère); 
    • l’héritage culturel des parents.

    Toutefois, ces critères peuvent être retenus s’ils ont un impact sur l’intérêt des enfants. Par exemple, si un parent s’est remarié et que son nouveau conjoint a un comportement violent envers les enfants, le juge prendra en compte cette situation.

     

    Les juges doivent toujours accorder le type de garde qui répond au critère du meilleur intérêt de chacun des enfants, compte tenu de toutes les circonstances, soit :

    • une garde partagée; ou
    • une garde exclusive avec ou sans droits d’accès.

    La garde partagée


    On dit que la garde est « partagée » (ou « alternée ») lorsque l’enfant passe entre 40% et 60% de son tempsavec chacun de ses parents (c’est-à-dire entre 146 et 219 jours par année).

    La garde exclusive


    À l’inverse, on dit que la garde est « exclusive » si l’enfant passe plus de 60% de l’année avec un seul de ses parents (c’est-à-dire plus de 219 jours par année).


    Garde partagée Entre 40% et 60% avec chacun de ses parents
    Garde exclusive Plus de 60% avec un seul de ses parents

    Dans ces cas,le juge peut accorder des droits d’accès (aussi appelés « droits de sortie » ou « droits de visite ») à l’autre parent. Ces droits lui permettent d’avoir des contacts avec l’enfant même s’il n’a pas de droit de garde.

     

    Les juges ne doivent pas favoriser d’emblée un type de garde plutôt qu’un autre. Pour fixer les modalités de garde ils doivent toujours analyser le meilleur intérêt des enfants, en fonction des circonstances.

    Il n’existe pas de modèle universel de garde. Pourquoi? Parce que chaque enfant est différent et que leurs besoins et leur situation le sont aussi. 

    Ainsi, pour qu’une garde partagée soit dans le meilleur intérêt d’un enfant, les deux parents doivent :

    • être en mesure d’assurer à leur enfant la stabilité souhaitable pour son développement;
    • être tous les deux aussi compétents et capables de s'occuper de lui;
    • avoir un degré de communication suffisant entre eux et ne pas être en conflit;
    • avoir des domiciles rapprochés l'un de l'autre.

     
    Exemple 1

    Un père et une mère se disputent la garde de leurs enfants âgés respectivement de 7 et 10 ans. 

    La mère a arrêté de travailler à la naissance de son premier enfant jusqu’à ce que les deux enfants aient l’âge d’aller à l’école. Elle a ensuite recommencé à travailler graduellement. 

    Le père s’est toujours impliqué et est soucieux du bien-être de ses enfants. À la suite de la rupture, le père a quitté la résidence familiale pour vivre dans un appartement situé à 1,5 km de là. Le logement compte deux chambres à coucher pour que ses enfants puissent passer la nuit chez lui. 

    Les parents se parlent seulement lorsqu’ils doivent absolument le faire. Ils utilisent d’ailleurs un cahier de communication que les enfants amènent avec eux lorsqu’ils sont chez l’un ou chez l’autre. 

    Malgré la communication minime entre les parents, un juge pourrait conclure qu’une garde partagée serait dans l’intérêt des enfants. Effectivement, les parents :

    • sont capables d’assurer la stabilité de leurs enfants (ex.: le père a deux chambres à coucher pour les accueillir); 
    • sont tous les deux compétents (la mère a arrêté de travailler quelques années pour s’occuper des enfants et le père a toujours été présent et soucieux de leur bien-être);
    • n’ont pas de conflit (ils ne se dénigrent pas et communiquent entre eux);
    • vivent près l’un de l’autre (1,5 km).
     


     
    Exemple 2

    Un père et une mère se disputent la garde d’une enfant âgée de 12 ans. Les deux parents ont été très présents dans la vie de l’enfant. 

    Après la rupture, les parents ont vendu la maison familiale pour emménager dans des résidences rapprochées l’une de l’autre. 

    Le père reproche à la mère de toujours imposer ses règles et de rejeter les décisions qu’il prend. Entre autres, elle ne veut pas qu’il achète des vêtements à sa fille parce qu’elle affirme qu’il manque de goût. Elle ne veut pas non plus qu’il change l’alimentation de sa fille disant qu’un menu différent nuirait à sa santé. Finalement, elle exige que l’enfant se couche tous les soirs à 20h30 et questionne constamment sa fille sur les agissements de son père.

    L’enfant est perturbée par cette situation. Elle veut vivre avec son père et voir sa mère les fins de semaines.

    Ici, la garde partagée serait probablement refusée en raison du manque de communication entre les parents et de la rigidité de la mère. Le juge prendra aussi en compte le fait que :

    • la mère a entraîné sa fille dans ce conflit;
    • l’enfant a exprimé son désir d’aller vivre chez son père.

    Dans cette situation, une garde exclusive accordée au père avec des droits d’accès à la mère servirait probablement mieux les intérêts de cette enfant qu’une garde partagée.
     

     


    votre commentaire
  •  

    Arrivée de bébé: prévenir la jalousie

     
     
    Arrivée de bébé: prévenir la jalousie
     

    Les enfants vivent parfois difficilement l’arrivée d’un bébé dans la famille. Ils peuvent se sentir jaloux, négligés ou supplantés par le nouveau venu en voyant leur père ou leur mère consacrer beaucoup de temps au nouveau-né. Ils leur arrivent même d’adopter des comportements infantiles pour attirer l’attention.

    Les réactions des enfants

    L’enfant de 1 an à 3 ans est celui qui risque d’être le plus jaloux d’un petit frère ou d’une petite soeur. Il a du mal à accepter de partager l’attention de ses parents. Il peut passer très rapidement d’un état de grande excitation ou de fierté à de la jalousie, à de la tristesse ou à du ressentiment. Il peut souhaiter que le nouveau-né soit ramené à l’hôpital; il peut même lui faire du mal par mégarde. Il arrive aussi qu’il essaie d’attirer l’attention en adoptant un comportement infantile, par exemple en n’étant plus propre ou en demandant à être nourri au biberon.

    L’enfant plus âgé risque, par jalousie, de faire du mal à son petit frère ou à sa petite soeur. Si vous pensez que cela peut se produire, ne les laissez jamais seuls ensemble. L’aîné peut manifester ses sentiments de jalousie de façon un peu plus subtile. Il peut, par exemple, serrer très fort dans ses bras son petit frère ou sa petite soeur, ou l’accuser à tort de certaines choses. Il peut aussi prendre son rôle de grand frère ou de grande soeur tellement au sérieux qu’il a tendance à en faire trop. Par exemple, il se montre possessif envers le tout-petit.

    La jalousie de l’aîné peut apparaître ou réapparaître lorsque le bébé parvient à un nouveau stade de sa vie: par exemple, quand il apprend à marcher et qu’il se met à l’interrompre dans son jeu, à casser ses jouets, à les éparpiller, à partager ses amis ou quand il apprend à parler et qu’il devient capable de défier son grand frère ou sa grande soeur.

    Comment l’aider?

    Voici certains moyens de rassurer votre aîné et de lui faire sentir que vous l’aimez autant qu’avant la naissance du bébé.

     

    Respecter ses émotions

    • Laissez votre aîné tisser des liens avec le bébé. Attirez son attention sur la façon dont le poupon réagit aux voix, aux grimaces, aux câlins...
    • Faites comprendre à votre enfant qu’il est normal qu’il ne ressente pas toujours de l’amour envers le nouveau-né.
    • Laissez-le exprimer ses émotions de tristesse ou de colère, mais encouragez-le à coopérer et à se comporter comme un aîné attentif.
    • Lisez-lui des histoires à propos de familles qui viennent d’accueillir un poupon, et parlez ensemble des sentiments que cette naissance éveille chez lui.
    • Dites-lui que vous l’aimez autant qu’avant et autant que le nouveau bébé.

    Le responsabiliser

    • Donnez à votre aîné des responsabilités spéciales pour qu’il sente qu’il a un rôle à jouer. Laissez-le porter le poupon, mais vérifiez qu’il le fait prudemment, d’une manière qui ne comporte pas de risques.
    • Apportez-lui une poupée avec des vêtements et un biberon afin qu’il puisse vous imiter lorsque vous vous occupez de votre poupon.
    • Soulignez son nouveau rôle en tant que grand frère ou en tant que grande soeur, et l’importance que cela a. Dites aux autres, devant votre aîné, à quel point celui-ci vous aide à vous occuper du nouveau-né. Cependant, ne le complimentez pas seulement sur ce sujet.

    Jouer ensemble

    • Lisez des livres ensemble. Faites participer toute la maisonnée à cette activité. Que chacun choisisse son livre préféré, et sélectionnez-en un pour le poupon. Si votre aîné apprend déjà à lire, laissez-le lire à voix haute ce qu’il peut.
    • Essayez de passer du temps avec votre aîné, en tête à tête. Faites en sorte de ne pas être interrompus. Parlez ensemble, cajolez-le, participez à son activité préférée... Rappelez-vous que le plus important n’est pas de lui consacrer énormément de temps, mais plutôt de passer avec lui un temps de qualité, où vous êtes entièrement à lui.
    • Votre partenaire peut consacrer plus de temps à votre aîné maintenant que votre nouveau-né vous accapare. Il peut s’agir aussi de vos parents ou d’autres membres de votre famille. L’important est que votre aîné ne se sente ni isolé, ni rejeté.

    votre commentaire
  •  

    L'apprentissage de l'humour

     
     
    L'apprentissage de l'humour

    Rire, sourire et faire preuve de sens de l’humour sont des comportements que l’on peut observer dès les premières années de vie de l’enfant.

    Rire et sourire

    • Vers 6 semaines, bébé commence à sourire en vous voyant. Avant, il souriait « aux anges » quand il était sur le point de s’endormir après la tétée. C’était un sourire physiologique de bien-être. Maintenant, il manifeste le plaisir qu’il a de vous voir, d’être avec vous.
    • Vers 4 mois, bébé réagit en riant lorsque vous le chatouillez légèrement. Des mimiques (clins d’oeil) et des bruits inattendus de votre part le font également rire.
    • Vers 8 ou 9 mois, le jeu de « coucou » est irrésistible. Pourquoi rit-il quand on dit « coucou » au moment de réapparaître? C’est que cela confirme ce qu’il pensait : vous êtes toujours là, même lorsqu’il ne vous voit plus. Il commence à comprendre que les objets et les gens existent toujours, même s’ils ne sont pas visibles.
    • Vers 1 an, il rit devant un comportement inattendu de votre part : si vous mettez son chapeau sur votre tête ou si vous marchez à quatre pattes à ses côtés.
    • Vers 2 ans et demi ou 3 ans, les mots pipi et caca le font s’esclaffer.

    Le sens de l’humour

    Pour savoir s’il est au 2e stade, montrez-lui l’image d’un chien et dites, en souriant : « Regarde, le beau chat! » S’il sourit aussi, c’est qu’il a compris que c’est un jeu. Il vous regarde étonné : il doit encore apprendre le nom des choses.
    • À partir de 18 mois, l’enfant commence à jouer à faire semblant. Par exemple, il nourrit sa poupée avec une pleine cuillère de soupe imaginaire! Il découvre ensuite le plaisir d’utiliser les objets de façon inusitée ou inattendue. C’est la naissance du sens de l’humour : la télécommande du téléviseur devient un téléphone, la poignée de la corde à danser se transforme en micro, etc.
    • À partir de 2 ans, il comprend et utilise de plus en plus de mots. Il s’amuse aussi à donner des noms inusités aux objets. Ceci représente le 2e stade de l’humour.
    • Vers 3 ½ ans, il est généralement prêt à jouer à : Ce serait drôle si… Dans ce jeu, on relie deux choses ou concepts qui ne vont pas ensemble pour obtenir une situation amusante. Par exemple : « Ce serait drôle si : les chiens pouvaient parler ou si on était petits comme des souris. ». On peut aussi lui proposer d’inventer des mets inusités tels que : « une tarte aux frites ou une soupe à la crème glacée ». L’enfant imagine ces situations ou ces plats dans sa tête et en voit le côté farfelu.
    À quoi sert le sens de l’humour?
    • L’humour aide à prendre la vie du bon côté et à dédramatiser, en dépit des difficultés. Ainsi, au lieu de se fâcher et de réagir de façon agressive, l’enfant apprend à rire de certaines situations.
    • Rire aide à réduire le stress. Au lieu de se fâcher, un jeune enfant qui a du mal à enfiler ses bottes pourra dire, en plaisantant : « Maman, mes pieds ont trop grandi pendant la nuit! » Le rire provoqué par son commentaire diminuera la tension d’un cran.
    • Cultiver le sens de l’humour de votre enfant, c’est lui donner un atout qui l’accompagnera tout au long de leur vie.

    votre commentaire